par Yassine Saber – leseco.ma – 04/12/2015
La commission administrative tripartite qui relève du ministère de la Culture a inscrit le cinéma Salam dans la liste du patrimoine architectural à l’issue du dossier déposé en mai 2015 par le Forum Izorane N’Agadir. La prochaine étape est le classement de ce site en tant que patrimoine national.
Bonne nouvelle pour les habitants de la ville d’Agadir. La commission administrative tripartite qui relève du ministère de la Culture vient de statuer sur le dossier d’enregistrement du cinéma Salam, qui compte parmi les édifices historiques de la ville d’Agadir depuis le séisme du 29 février 1960.
En vertu de la loi n° 22-80 relative à la conservation des monuments historiques et des sites, des inscriptions, des objets d’art et d’antiquité, ce site d’ancrage de la mémoire collective a été enfin inscrit dans la liste du patrimoine architectural puisqu’il présente un intérêt public des points de vue historique et culturel. Cette opération de sauvegarde intervient suite à la déposition en mai 2015 du dossier administratif et juridique par le Forum Izorane N’Agadir à la Direction régionale du ministère de la Culture pour inscrire ce bâtiment en tant que «monument national enregistré».
Aujourd’hui, bien que le cinéma Salam ait fait l’objet d’une inscription, la prochaine étape dans le cadre de la requête du Forum Izorane N’Agadir, qui regroupe des Gadiris rescapés du séisme, est le classement de ce site en tant que patrimoine national. Pour ce faire, ce cinéma doit faire l’objet d’une enquête, en vue de son classement, pendant une durée d’un an à compter de la date de publication au Bulletin officiel de l’acte administratif portant ouverture de l’enquête précitée.
À cet égard, le rôle du Conseil communal est primordial puisqu’il doit donner son avis sur le projet de classement pendant la durée de l’enquête. Du côté du Forum Izorane N’Agadir, «l’objectif est de préserver ce qui reste du patrimoine matériel d’Agadir après le tremblement de 1960. Il est dans les prérogatives du Conseil municipal d’acquérir ce bâtiment et d’en faire un espace de vie culturelle. Notre association a déjà préparé une étude de réhabilitation et de valorisation de cette salle réalisée par un architecte de la ville», déclare Mohamed Bajalat, président dudit forum.
Par ailleurs, l’association a déjà initié une pétition pour appuyer le dossier de protection de ce bâtiment.
En effet, les plus grandes craintes des Gadiris étaient la démolition en catimini de ce patrimoine, qui pourrait être remplacé par un projet immobilier puisque les héritiers du propriétaire ont d’ores et déjà vendu le cinéma à une société privée spécialisée dans l’immobilier, d’où la réactivation du dossier de préservation de ce lieu de mémoire abandonné il y a plusieurs années à son propre sort.