Coronavirus : Situation le samedi 23 mai à 10 H 00 au Maroc

Les résultats par Région figurent maintenant en % sur le site du Ministère.
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Ministère de la Santé النسخة العربية   Le Portail Officiel du Coronavirus au Maroc     البوابة الرسمية لفيروس كورونا بالمغرب
Royaume du Maroc
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 10H00  23-05-2020
Guéris : 4573
Décès : 197
Cas confirmés : 7375
Cas exclus suite à un résultat
négatif du laboratoire : 125593
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​Répartition par Région :
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Région​​ .

Nombre de cas confirmé​s

en %

Beni Mellal-Khénifra​
1,53 %
Casa Settat
31,93 %
​​Daraa-Tafilalet
7.95 %
Dakhla-Oued Ed Dahab
0.07 %
Fès Meknes
13,45 %
Guelmim Oued Noun
0,58 %
Laâyoune-Sakia El Hamra
0,05 %
Marrakech Safi
17,84 %
Oriental
2,45 %
Rabat Salé Kenitra
9,32 %
Souss-Massa
1,15 %
Tanger Tetouan Al Hoceima
13,67 %

Sur la base des pourcentages communiqués par le Ministère de la Santé le matin du 23/5/2020 à 10h00, voici les cas confirmés par région (la différence depuis la veille), [le nombre de cas pour 100’000 habitants par région et le classement sur la base de ce dernier critère des régions les plus atteintes]:

Beni Mellal-Khénifra: 113 cas (+0) , [4.5 /100,000hab., 9ème]
Casa Settat: 2355 cas (+49) , [34.5 /100,000hab., 2ème]
Drâa-Tafilalet: 586 cas (+0) , [36 /100,000hab., 1ère]
Dakhla-Oued Ed Dahab: 5 cas (+0) , [4.4 /100,000hab., 10ème]
Fès Meknes: 992 cas (+6) , [23.5 /100,000hab., 5ème]
Guelmim Oued Noun: 43 cas (+0) , [10.4 /100,000hab., 7ème]
Laâyoune-Sakia El Hamra: 4 cas (+0) , [1.2 /100,000hab., 12ème]
Marrakech Safi: 1316 cas (+6) , [29.2 /100,000hab., 3ème]
Oriental: 181 cas (+1) , [7.9 /100,000hab., 8ème]
Rabat Salé Kenitra: 687 cas (+2) , [15.1 /100,000hab., 6ème]
Souss-Massa: 85 cas (+2) , [3.2 /100,000hab., 11ème]
Tanger Tetouan Al Hoceima: 1008 cas (+9) , [28.5 /100,000hab., 4ème]

21.9 cas confirmés pour 100’000 habitants sur l’ensemble du Maroc (+75 cas confirmés, +226 guérisons, +0 décès, +10023 tests négatifs depuis la veille)
Le Maroc compterait 2605 cas actifs (-151 depuis la veille).

Souss-Massa est la 11ème région la plus touchée en proportion de sa population.

Comme la plupart de ces chiffres sont basés sur des pourcentages, il peut y avoir de légères incohérences liées aux arrondis.

Merci Superblue !

Retour à l’heure GMT+1 au Maroc, dimanche 31 mai à 02h00

medias24.com – 22/05/2020

Rappel: Retour à l'heure GMT+1 au Maroc, dimanche 31 mai à 02h00

Le ministère de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration – département de la Réforme de l’administration – avait décidé le retour, le 19 avril dernier, à l’heure GMT, à l’occasion du mois sacré de Ramadan, précisant que cette mesure intervient en application de l’article 2 du décret n° 2.18.855 publié le 16 Safar 1440 (26 octobre 2018), relatif à l’heure légale, et à l’arrêté du chef du gouvernement n° 3.25.20 publié le 15 chaâbane 1441 (09 avril 2020), relatif également à l’heure légale.

Ainsi, l’heure légale du Royaume sera avancée de 60 minutes (GMT +1) le dimanche 31 mai 2020 à 02h00.

Date de l’Aïd el-Fitr : le rappel à l’ordre du ministère des Habous et des affaires islamiques

le360.ma – 22/05/2020

Ahmed taoufiq

Ahmed Taoufiq, ministre des Habous et des affaires islamiques. © Copyright : DR.

L’observation du croissant lunaire annonçant le début du mois de chaoual aura lieu samedi 29 ramadan 1441 de l’hégire, a annoncé vendredi le ministère des Habous et des affaires islamiques, ajoutant que, comme à l’accoutumé, un communiqué sera rendu public sur l’observation ou non du croissant.

Seule l’observation effective du croissant lunaire prévaut au Royaume, note le ministère, qui souligne que les prévisions calculées ne sont pas définitives, invitant à cet égard les médias à attendre la publication de son communiqué via l’Agence marocaine de presse (MAP).

Le ministère a insisté sur le fait que « toute anticipation, même si sa teneur correspond à l’annonce, est considérée comme fausse information », ajoutant que « malheureusement, cinq supports médiatiques avaient commis cette erreur lors de l’observation du croissant lunaire du mois de ramadan, et avaient évoqué un soi-disant « communiqué » du ministère trente minutes avant sa publication ».

Plus tôt dans le journée, le ministère avait invité les magistrats et les délégués du ministère à l’informer de l’observation ou non du croissant lunaire en contactant ce département ministériel aux numéros de téléphone suivants: (0537.76.11.45), (0537.76.09.32), (0537.76.05.49) et (0537.76.89.54) ou au numéro de fax (0537.76.17.21), a précisé le ministère dans un communiqué.

Le documentaire maghrébin aux prises avec le réel

par Meriem Belkaid – orientxxi.info – 23/05/2020

Le festival suisse « Visions du réel » (17 avril-2 mai) qui vient de s’achever a sélectionné deux documentaires qui portent sur le Maghreb avec « Le Disqualifié » de Hamza Ouni (mention spéciale du jury) et Nardjes A. de Karim Aïnouz. En août 2019, le Festival du film de Locarno avait primé le dernier travail de Hassen Ferhani, « 143 rue du désert ». Le documentaire maghrébin est plus que jamais un genre avec lequel il faut compter.

À partir des années 2000, les documentaires maghrébins connaissent un renouveau et des réalisateurs s’affranchissent de la nécessité, voire de l’obligation implicite de produire des films qui renverraient à un discours national unanimiste, hégémonique et galvanisant. Sans constituer à proprement parler un mouvement ou une école structurés autour de règles communes revendiquées, cette nouvelle production partage le parti pris d’une esthétique de l’immersion en plongeant les spectateurs dans une réalité qui leur est souvent cachée, contestant de ce fait le discours national et un certain regard médiatique biaisé sur la région.

Les raisons qui ont favorisé ce changement sont nombreuses. Les innovations technologiques ont facilité les conditions de tournage. Une nouvelle « génération politique » de cinéastes s’est constituée autour d’événements majeurs qui ne sont plus exclusivement liés aux indépendances et aux luttes qui y ont mené. Nul doute que la guerre civile algérienne des années 1990 a fortement secoué les imaginaires et contribué à la naissance de nouvelles cinématographies en rupture avec celles encore attachées au passé. La révolution tunisienne de 2010-2011 constitue également à n’en point douter un moment fondateur qui a insufflé de manière directe ou implicite un vent de contestation dans les cinématographies maghrébines.

Hamza Ouni, Le Disqualifié, bande-annonce — YouTube
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FILMER AU-DELÀ DE LA RÉVOLUTION

Au cours des années 2000, à mesure que le régime de Zine El-Abidine Ben Ali se durcissait et s’essoufflait tout à la fois, des cinéastes tunisiens ont commencé à explorer de nouvelles pistes thématiques et esthétiques liées aux innovations technologiques, comme la caméra numérique, et se sont notamment essayés au documentaire. Se déploie ainsi, dès le début des années 2000, un travail souterrain jusque-là inenvisageable sous un régime policier. On retiendra notamment Raïs Labhar (« Ô capitaine des mers ») de Hichem Ben Ammar, primé en 2002 aux Journées cinématographiques de Carthage, qui revient sur la rudesse de la pêche au thon, mais aussi VHS Kahloucha (2008) de Nejib Belkhadi.

Dans ce dernier, le réalisateur suit les tribulations de Moncef Kahloucha, qui reconstitue en amateur, et avec ses propres moyens, des classiques du cinéma comme Tarzan. Tout en amorçant une réflexion sur le pouvoir de l’image et du cinéma, ce film qui a pour arrière-fond le quartier pauvre de Kazmet, dans la ville de Sousse, dresse de manière indirecte un bilan sans concession d’un régime qui a de plus en plus de mal à maintenir l’illusion d’un prétendu miracle économique et culturel.

Il n’est donc pas surprenant que la chute du régime ait donné naissance à un nombre croissant de documentaires. Alors que le pays est en pleine transformation politique et sociale, des cinéastes comme Hend Boujemaa, réalisatrice de C’était mieux demain (2012), Abdallah Yahya, auteur de Nous sommes ici (2011) et Rafik Omrani, avec Fellagas (2011) ont bien évidemment été poussés par le désir de témoigner des événements. Mais il ne s’agit pas non plus de produire seulement un discours unanimiste sur le processus révolutionnaire en cours. Alors que la colère monte à Tunis et que toutes les caméras sont braquées sur la capitale, c’est dans un camp de réfugiés à la frontière tuniso-libyenne qu’Ismaël et Youssef Chebbi, ainsi qu’Ala Eddine Slim choisissent de poser leurs caméras dans Babylon (2012).

Ismaël et Youssef Chebbi, Ala Eddine Slim, Babylon, bande-annonce — YouTube
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TRAVAIL D’IMMERSION

Après des années de dictature et de contrôle de la parole, les langues se délient donc et de nombreux réalisateurs continuent d’explorer les angles morts d’une Tunisie dont l’image a été formatée par les discours officiels et les médias nationaux et étrangers. Beaucoup de ces documentaires sont le fruit de plusieurs années de travail. Les réalisateurs sont en effet conscients d’explorer des univers marqués par l’altérité et prennent le temps nécessaire pour mieux les connaître. Ce travail d’immersion, marque de fabrique de nombreux documentaires maghrébins, invite le spectateur à une véritable expérience sensorielle et notamment auditive et prend le risque de choquer voire même d’être accusé de voyeurisme.

Hamza Ouini a par exemple mené de front les tournages de ses deux documentaires. El Gort (2014) a demandé sept années de travail. Il y suit Mohamed et Khaïri, deux travailleurs précaires dans le commerce du foin. The Disqualified (2020) tourné lui aussi à Mohammedia, petite ville au sud de Tunis où il ne se passe rien, retrace pour sa part douze années de la vie de Mehrez Taher, danseur et comédien de toute évidence plein de talent, mais accro aux jeux et à l’alcool. Nasredine Shili offre quant à lui avec Subutex (2018) un documentaire coup de poing qui filme les amours homosexuelles de deux toxicomanes vivant clandestinement dans un bain maure du quartier de Bab Jdid.

D’autres réalisateurs choisissent d’explorer les oubliés du système socio-économique avec notamment Les Voix de Kasserine (2016), documentaire dans lequel Olfa Lamloum et Michel Tabet explorent un territoire marginalisé du pays ; dans La voie normale (2018), Erige Sehiri suit les difficultés auxquelles doivent faire face les cheminots tunisiens de la voie, qu’il s’agisse des conditions de travail ou de l’insécurité sur les voies, tandis que l’excellent Maudit soit le phosphate (2012) de Sami Tlili revient sur les révoltes du bassin minier de Redeyef. Ce dernier réalise en 2019 Sur la transversale, qui retrace l’année 1978 en Tunisie, avec un bras de fer entre le régime de Habib Bourguiba et la centrale syndicale de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) menée par Habib Achour. Plus conventionnel, ce documentaire qui mêle football, syndicalisme et politique a le mérite d’interroger les dernières années du règne de Bourguiba.

Sami Tlili, Maudit soit le phosphate, bande-annonce — YouTube
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« RUINES RÉCENTES » ET CONTESTATION EN ALGÉRIE

La nature volatile du régime algérien laisse aux réalisateurs une certaine marge de manœuvre, à condition qu’ils ne s’attaquent pas directement aux intérêts économiques des responsables politiques et militaires. Cette conjoncture particulière a permis à plusieurs réalisateurs de développer des documentaires à portée contestataire dès la fin des années 1980. Merzak Allouach documente ainsi le bouillonnement démocratique de l’année 1988 à travers deux films : L’Après octobre (1988) et Femmes en mouvement (1989). On retiendra également les films d’une nouvelle génération de réalisateurs comme Karim Loualiche, Chantier A (2013) ; Lamine Ammar Khodja, Bla Cinima (2015), Nabil Djedouani et Hassen Ferhani, Afric Hôtel (2011), Hassen Ferhani, 143 rue du désert (2019), Karim Sayad, Babor Casanova (2015), Des moutons et des hommes (2017), Fayçal Hammoum, Vote Off (2017), Meriem Bouakaz Achour, Nar (2019) et bien d’autres encore. Une production substantielle pour un pays qui ne promeut ni le genre documentaire en particulier, ni l’industrie du cinéma en général.

Ces documentaires constituent de véritables manifestes pour un genre encore en développement. L’omniprésence du motif des « ruines récentes » pour reprendre une expression chère à Tariq Teguia qu’il emprunte lui-même à Lewis Baltz, permet de documenter une réalité propre au contexte politique algérien. L’abattoir d’Alger est sur le point d’être rasé lorsque Hassen Ferhani donne la parole à ses ouvriers dans le magistral Dans ma tête un rond-point. Les ruines jonchent le fleuve Mazafran que longe Abdenour Zehzah avec sa caméra dans L’Oued, l’oued. Ces ruines symbolisent les restes d’un discours nationaliste à l’agonie, face auquel cette nouvelle génération de cinéastes souhaite constituer une esthétique et un discours qui leur sont propres.

C’est le projet évident de Djamel Kerkar avec son film Atlal (« Ruines », 2016) dont le titre désigne une discipline poétique qui consiste à se tenir face aux ruines et à faire resurgir ses souvenirs. Ce sont donc ces « ruines récentes » que le réalisateur filme sans relâche et au sein desquelles il recueille les paroles et témoignages des habitants d’Ouled Allal, la commune ayant été très lourdement frappée par la violence pendant les années 1990.

Ces jeunes réalisateurs doivent beaucoup aux travaux fondateurs de Malek Bensmaïl et Habiba Djahnine dont les œuvres constituent un tournant majeur pour le documentaire algérien. Avec plus de dix documentaires de création réalisés depuis 1996, Malek Bensmaïl, tout en développant une esthétique exigeante, prouve à chaque documentaire que la contestation passe par la production d’images qui reflètent une Algérie invisible et marginalisée. Aliénations (2004) donne la parole à des médecins et malades de l’hôpital psychiatrique de Constantine et tente de montrer les souffrances des Algériens qui ne parviennent plus à adhérer à un discours qui exalterait une quelconque appartenance à une communauté imaginaire, solidaire et unie. La Chine est encore loin (2008) déconstruit pour sa part de manière frontale et jusque-là inédite les mythes et les discours nationalistes. Les deux documentaires ont durablement marqué les imaginaires des jeunes réalisateurs algériens.

Djamel Kerkar, Atlal, bande-annonce — YouTube

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Dix ans après l’assassinat de sa sœur Nabila par des terroristes, Habiba Djahnine réalise Lettre à ma sœur (2006) et affronte courageusement les conséquences de ce traumatisme. Plusieurs de ses autres films comme Autrement citoyens (2008), Retour à la montagne (2010) et Avant de franchir la ligne d’horizon (2011), révèlent plusieurs facettes de l’activisme en Algérie et déconstruisent tout récit préconçu sur la question de la violence, de l’engagement politique et du féminisme. En l’absence d’école de cinéma dans le pays, Habiba Djahnine œuvre sans relâche depuis 2007 à la promotion du genre auprès des jeunes. Elle a mis en place des ateliers de réalisation documentaire à Bejaïa puis à Timimoune. De nombreux documentaristes prometteurs sont issus de ces formations, parmi lesquels on citera Drifa Mezner, autrice de J’ai habité l’absence deux fois (2011), Wiame Awes avec Les filles de la montagnarde (2019) et Bahia Bencheikh-El-Fegoun réalisatrice de C’est à Constantine (2008). On doit à cette dernière un documentaire prémonitoire intitulé Fragments de rêves (2017), qui prend acte du vent de contestation qui touche l’Algérie dès 2011. Le film est, aujourd’hui encore, censuré par les autorités algériennes.

MILITANTISME MAROCAIN

Quant au Maroc, les documentaires de création y restent longtemps quasi inexistants, comme le signale en 2017 Hicham Falah1, délégué général du Festival international du film documentaire (Fidadoc) d’Agadir : « Il y a dix ans, le documentaire était pratiquement absent de notre paysage audiovisuel. À l’exception de quelques individualités, surtout des Marocains basés à l’étranger, la pratique et la diffusion du cinéma documentaire avaient disparu au Maroc ». Cette rareté s’explique par des raisons structurelles de financement, mais aussi politiques — le royaume chérifien contrôlant de très près le discours public.

Leila Kilani avait profité de l’accession de Mohamed VI au trône pour entamer un travail documentaire sur les exactions commises pendant le règne de Hassan II, avec Nos lieux interdits (2008). Le film accompagne sur trois ans quatre familles qui ont subi la violence d’État durant « les années de plomb ». Mais le royaume revenant à davantage de contrôle de la parole, les documentaires se sont faits rares depuis. On signalera néanmoins le travail de Hind Bensari et celui de Nadir Bouhmouch qui s’inscrivent clairement dans la lignée d’un cinéma militant. Le premier documentaire de Hind Bensari, 475 : Trêve de silence, dénonce un article de loi qui stipule que le viol est puni de plusieurs années de prison, à moins que la victime épouse son agresseur. Ce film a participé au mouvement de protestation qui a fini par obtenir l’abrogation de l’article en question.

Le deuxième documentaire de Hind Bensari, We could be heroes (2018), suit quant à lui pendant plus de deux ans le parcours semé d’embuches de deux athlètes marocains qui se préparent aux Jeux paralympiques de 2016. Azzedine en revient avec une médaille d’or, mais sans le salaire promis par les autorités marocaines. Organisant un sit-in à Rabat, il finira en garde à vue, accusé d’atteinte à l’ordre public pour avoir manifesté pour ses droits. De son côté, après Timnadin N’Rif, (2017), le cinéaste Nadir Bouhmouch filme dans le fantastique Amussu (2019) le combat du village d’Imider, qui résiste pacifiquement depuis huit ans à l’exploitation de la plus grande mine d’argent sur le continent, qui détourne l’eau et assèche les terres alentour. Il s’agit pour ces deux réalisateurs de rendre compte d’inégalités sociales et territoriales et de montrer un Maroc au combat.

Nadir Bouhmouch, Amussu, bande-annonce — YouTube

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Dans tous ces documentaires maghrébins, les cinéastes arpentent un espace ou un territoire et donnent entièrement la parole aux autres. Les sujets filmés se réapproprient ainsi, en partie, un destin et une appartenance citoyenne confisqués par l’autoritarisme et des politiques de développement inégales et injustes. Ce cinéma documentaire interroge par ses choix esthétiques et thématiques l’hégémonie d’un discours national jusque-là dominant, mais aussi un regard médiatique biaisé sur la région. Se dessine ainsi à travers ces œuvres une cinématographie novatrice, consciente d’être encore en chantier et inquiète de sa fragilité au sein de l’industrie du cinéma et des circuits de distribution.

MERIEM BELKAID

Universitaire, elle enseigne les études francophones à Bowdoin College aux Etats-Unis et prépare un ouvrage sur le documentaire maghrébin.

 

Société civile : 238 organisations marocaines obtiennent un financement de l’UE

infomediaire.net – 22/05/2020

238 organisations de la société civile ont reçu depuis le début de l’année des subventions de l’Union européenne suite à des appels à propositions lancés par le programme Moucharaka Mouwatina d’appui à la société civile dans 4 régions du Maroc pour des projets de promotion de la participation citoyenne dans les domaines de l’égalité, la jeunesse et l’environnement. 47 projets sont mis en œuvre dans la région de Casablanca-Settat, 68 dans l’Oriental, 66 à Souss-Massa et 57 à Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

Ces initiatives seront déployées comme suit :

116 projets dans le domaine de la jeunesse qui concernent la promotion de l’entrepreneuriat et de l’employabilité des jeunes, l’engagement civique et la participation engagée dans le suivi et l’évaluation des politiques publiques, la participation des jeunes via les médias sociaux, et la mobilisation de la culture comme moyen d’expression des jeunes. Ces projets se répartissent dans les 4 régions comme suit :

  • Région de Casablanca-Settat : 22 projets répartis sur 4 villes (16 à Casablanca, 3 à Mohammedia, 2 à Settat, et 1 à El Jadida) ;
  • Région de Souss-Massa : 33 projets répartis sur 5 villes (11 à Agadir, 8 à Tiznit, 5 à Tata, 5 à Taroudant, et 4 à Inezgane) ;
  • Région de Tanger Tétouan Al Hoceima : 21 projets répartis sur 4 villes (8 à Tanger, 5 à Al-Hoceima, 5 à Larache et 3 à Tétouan) ;
  • Région de l’Oriental : 40 projets répartis sur 5 villes (17 à Oujda, 5 à Nador et 1 à Zghenghen, 6 à Berkane, 6 à Jerada et 5 à Figuig).

72 projets dans le domaine de l’égalité femmes-hommes qui concernent la lutte contre la violence faite aux jeunes filles et aux femmes, l’autonomisation économique des femmes, la lutte contre les stéréotypes basés sur le sexe et l’intégration de l’approche genre dans les politiques publiques locales, régionales et nationales. Ces projets se répartissent dans les 4 régions comme suit :

  • Région de Casablanca-Settat : 13 projets répartis sur 5 villes (9 à Casablanca, 1 à Mohammedia, 1 à El Jadida, 1 à Settat et 1 à Sidi Bennour) ;
  • Région de Souss-Massa : 20 projets répartis sur 5 villes (6 à Agadir, 5 à Tiznit, 4 à Tata, 3 à Inezgane et 2 à Taroudant) ;
  • Région de Tanger Tétouan Al Hoceima : 19 projets répartis sur 5 villes (6 à Al-Hoceima, 5 à Tanger, 5 à Tétouan, 2 à Larache et 1 à Chefchaouen) ;
  • Région de l’Oriental : 20 projets répartis sur 5 villes (5 à Oujda, 4 à Nador et 1à Zghenghen, 5 à Jerada, 4 à Berkane, et 1 à Figuig).

44 projets dans le domaine de l’environnement qui concernent l’entrepreneuriat et emplois verts, le tri et la valorisation des déchets, la sensibilisation l’éducation et la promotion de l’éco-citoyenneté ainsi que l’intégration de la dimension environnementale dans les politiques publiques locales, régionales et nationales. Ces projets se répartissent dans les 4 régions comme suit :

  • Région de Casablanca-Settat : 8 projets répartis sur 3 villes (4 à Casablanca, 3 à Mohammedia, et 1 à Settat) ;
  • Région de Souss-Massa : 12 projets répartis sur 4 villes (6 à Tata, 3 à Taroudant, 2 à Tiznit et 1 à Agadir) ;
  • Région de Tanger Tétouan Al Hoceima : 17 projets répartis sur 5 villes (6 à Al-Hoceima, 4 à Tanger, 3 à Tétouan, 2 à Larache et 2 à Chefchaouen) ;
  • Région de l’Oriental : 7 projets répartis sur 3 villes (3 à Oujda, 3 à Berkane et 1 à Figuig).

Six autres projets, soutenus par l’Union européenne, abordent de manière transversale, les trois thématiques prioritaires de l’égalité, la jeunesse et l’environnement. Ces projets mobilisent les mécanismes de démocratie participative afin de motiver les citoyens à s’engager dans le développement de leur région. Ces projets sont situés dans les villes suivantes : Mohammedia (2 projets), Azemmour, Sidi-Bennour, Oujda et Agadir (1 projet par ville).

POUR PLUS D’INFORMATIONS SUR LE PROGRAMME MOUCHARAKA MOUWATINA :

Veuillez consulter le site web du programme, disponible en arabe et en français : www.moucharaka-mouwatina.ma

 

A PROPOS DU PROGRAMME D’APPUI A LA SOCIETE CIVILE AU MAROC « MOUCHARAKA MOUWATINA » :

Depuis 2011, le Maroc a lancé un chantier ambitieux de réformes du cadre réglementaire régissant l’action associative. Le programme Moucharaka Mouwatina entend accompagner ces réformes et renforcer la contribution effective des organisations de la société civile marocaine à la consolidation de l’Etat de droit, à la démocratisation et au développement socio-économique du pays. Plus particulièrement, le programme vise à améliorer l’environnement institutionnel et légal des organisations de la société civile marocaine et à promouvoir leur l’implication dans la définition, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques publiques.

Le programme Moucharaka Mouwatina appuie les initiatives de la société civile dans les domaines de la jeunesse, de l’égalité femmes – hommes et de l’environnement et se déploie au niveau régional, à travers quatre bureaux dans les régions pilotes de Casablanca-Settat, l’Oriental, Souss-Massa et Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Le programme dispose, par ailleurs, d’un bureau de coordination nationale à Rabat.

Financé par l’Union européenne à hauteur de plus de 143 millions de dirhams pour la période de 2018-2020, Moucharaka Mouwatina est mené en partenariat avec le Ministère d’Etat chargé des droits de l’Homme et des Relations avec le Parlement, le Conseil National des Droits de l’Homme, l’Institut National de Formation aux Droits Humains (Institut Driss BEN ZEKRI) et le Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) en tant que partenaire de mise en œuvre et avec la participation de la société civile au Maroc.

Fidadoc, Appel à candidatures pour la Ruche documentaire

lematin.ma – 22/05/2020

Appel à candidatures pour  la Ruche documentaire

Le Festival international de film documentaire d’Agadir, Fidadoc, lance un appel à candidatures pour la Ruche documentaire  2020. Pour cette neuvième édition, le Fidadoc propose un programme de formations et d’accompagnement artistique destinés aux diplômés et apprentis cinéastes porteurs d’un projet de film documentaire et à tous les passionnés de cinéma documentaire. Outre les Marocains et Africains issus d’autres pays installés au Maroc, le Fidadoc pourrait «étudier les dossiers  d’auteurs de la diaspora maghrébine ou basés dans d’autres pays africains ou arabes». Les inscriptions ouvertes jusqu’au 1er juin   se font exclusivement en ligne sur le site web du Fidadoc. Ce dernier indique qu’à partir du 10 juin, entre 10 et 15 auteurs seront présélectionnés et bénéficieront de consultations en ligne avec des professionnels chevronnés en charge d’expertiser leurs projets et de sélectionner parmi eux les participants à la prochaine résidence d’écriture panafricaine organisée traditionnellement à l’automne.
«Grâce au soutien du Fonds arabe pour les arts et la culture  (AFAC), dans le cadre du North Africa Cultural Program (NACP), nous pourrons prolonger l’accompagnement de certains auteurs à travers l’organisation de résidences supplémentaires (plus courtes et intensives) et/ou de consultations individuelles avec nos mentors et experts. L’opportunité de favoriser la visibilité des projets identifiés et soutenus par la Ruche documentaire et la mise en réseau de leurs auteurs auprès de nos partenaires professionnels et de la communauté documentaire internationale», indique le Fidadoc. Ce festival a pour objectif d’inscrire durablement le genre documentaire dans le paysage audiovisuel marocain. Grâce à ses ateliers, il aide à  professionnaliser l’écriture, la réalisation et la production de films documentaires au Maroc. Le Fidadoc forme un tissu d’auteurs et de producteurs indispensable au développement de la production nationale. Il ouvre également  des opportunités de coproductions et de financements à l’international.