par Yasmine Saih – fr;hespress.com – 29/01/2022

Une note signée du directeur général de la Sûreté nationale, Abdellatif Hammouchi, appelant à la prise « au sérieux » des « risques » représentés par les personnes souffrant de maladies mentales en errance dans les rues, a été adressée à toutes les préfectures de police du Maroc. Cette note s’inscrit dans un contexte de cas de violences enregistrés par cette catégorie de personnes, notamment le meurtre d’une touriste française à Tiznit.
Le document communiqué vendredi aux différents services de la police, les appelle à interagir sérieusement avec les « risques et les menaces que les personnes souffrant de maladies mentales représentent pour la sécurité et l’ordre publics ».
Selon une source sécuritaire, « le phénomène des personnes atteintes de maladies mentales qui se promènent sur la voie publique, en particulier celles qui se livrent à la mendicité, au vagabondage et à la prise de drogues, ne devrait pas devenir une normalité dans les villes du Royaume ».
Cela « crée un sentiment d’insécurité chez les citoyens, les étrangers résidents et les touristes », indique la même source avant d’ajouter que « parfois ça se transforme en une véritable atteinte à la sécurité des personnes et des biens lorsque la situation se transforme actes criminels marqués par la violence et le danger ».
La note a par ailleurs appelé à la coordination entre les différentes autorités compétentes, sanitaires, administratives, gouvernementales, pour la prise en charge de ces personnes atteintes de troubles psychiatriques, à chaque fois qu’une menace se présente.
Cela dans l’objectif de « consolider l’approche proactive qui assure, d’une part, le placement de ces patients dans des institutions spécialisées, et d’autre part, garantit la protection des personnes et des biens contre les crimes que ces personnes (atteintes de troubles mentaux) pourraient commettre ».
Hammouchi a appelé les éléments de la police à renforcer les opérations de sécurité visant à lutter contre la criminalité et tous les comportements haineux et déplacés tels que la prise de drogues sur la voie publique, le phénomène de l’errance dans la rue, et les incite « à accorder une attention particulière aux personnes présentant des troubles mentaux ayant des tendances violentes ou extrémistes ».
Cette mise en garde intervient dans un contexte de recrudescence d’actes de violence enregistrés par des personnes mentalement instables, notamment le cas du meurtre d’une touriste française de 79 ans, à Tiznit et une tentative similaire visant une touriste belge à Agadir par le même homme, ayant fait récemment un passage par l’hôpital psychiatrique, ou encore la récente arrestation d’un homme présentant des troubles mentaux en possession de 8 armes blanches.