par Brahim Mokhliss – lematin.ma – 10/02/2023

La flambée des prix constatée qui touche des produits de grande consommation interpelle partis politiques et syndicats. Ces derniers critiquent «la passivité du gouvernement» à ce sujet et promettent plus de mobilisation dans les prochains jours.
Les ménages trinquent ces dernières semaines. Les prix des produits de première nécessité connaissent une hausse considérable impactant durement le pouvoir d’achat des populations. Face à cela, partis politiques et syndicats interpellent le gouvernement en tirant la sonnette d’alarme : «Le pouvoir d’achat des Marocains est en crise». C’est dans ce sens, par exemple, que les antennes locales de l’Union marocaine du travail (UMT) ont organisé de multiples manifestations, meetings et sit-in depuis le début du mois (à Agadir, Fès, Tétouan, Al Hoceïma, Nador, El Jadida, Kalaat Sraghna…) pour attirer l’attention sur la cherté de la vie. Ces manifestations ont été saluées par le secrétaire général de la centrale, Miloudi Moukharik, qui a multiplié les déclarations dénonçant la montée des prix en soulignant que «la classe ouvrière est ébranlée par l’augmentation des prix, vu la montée vertigineuse inexplicable des produits alimentaires». Pour lui, ces mouvements de protestation sont d’autant plus légitime que les justifications du gouvernement ne sont pas convaincantes.
Une marche prévue le 19 février pour contester la hausse des prix
De son côté, la Confédération démocratique du travail (CDT) prévoit l’organisation de «marches de contestation» sur le plan local – dans l’ensemble des provinces – le dimanche 19 février. Mais la CDT ne compte pas s’arrêter là, puisqu’elle entend organiser une grève générale dans le secteur de la fonction publique et l’organisation d’une marche nationale. Mais les dates de ces «mouvements de colère» seront précisées ultérieurement, souligne la centrale syndicale dans un communiqué diffusé, à large échelle, datant de mercredi dernier, suite à la tenue de la réunion hebdomadaire du bureau exécutif de la CDT. Pour justifier sa démarche, la Confédération évoque une «tension sociale grandissante» dont elle tient pour responsable le gouvernement. Elle appelle d’ailleurs l’Exécutif à intervenir, d’urgence, pour prendre les mesures et mettre en place les mécanismes à même de réguler le marché. À ce propos, le syndicat revendique l’application du principe de l’échelle mobile des salaires, si cher aux syndicalistes, «au lieu de se soustraire à ses responsabilités et d’adopter le discours des justifications», est-il indiqué dans ledit communiqué.
De leur côté, les formations politiques, tout particulièrement celles de l’opposition, ont interpellé le gouvernement au sujet de cette crise des prix. Communiqués, questions écrites et orales au Parlement, mais également des prises de position sur les réseaux sociaux… tous les moyens sont bons pour signifier la colère et l’indignation des partis face à «l’immobilisme du gouvernement». Le post Facebook du nouveau secrétaire général du Mouvement populaire (opposition) a été très significatif à cet égard. Il a notamment décrit la souffrance du citoyen avec la montée des prix des tomates, des haricots, des pommes de terre, des poulets… «La hausse des prix est telle que le plaisir qu’avaient nos mamans à faire les courses s’est transformé en un véritable calvaire», a-t-il écrit tout en dénonçant la «passivité» du gouvernement.