bladi.net – 15/02/2023

Dans les pays arabes, les hommes victimes de violences conjugales commencent à briser le silence. Au Maroc, on dénombre environ 24 000 cas et les chiffres sont sans doute sous-estimés.
« Le grand choc a été qu’elle ne pouvait pas parler sans crier. Au début, cela se terminait par des cris, et des jurons parfois sans raison apparente, puis la situation s’est transformée en violence physique. Au début, elle avait l’habitude de me frapper avec des ustensiles de cuisine et des petites choses dans la maison, puis c’est allé plus loin, et je pensais à l’époque que la raison était ses changements d’humeur dus à sa première grossesse, et j’essayais d’éviter complètement de m’engager avec elle. J’essayais constamment de la calmer, mais elle était très violente », raconte à Raseef22 Hamdi al-Sayed (pseudonyme), 32 ans, qui veut divorcer de sa femme qu’il a épousée il y a cinq ans dans le cadre d’un mariage traditionnel. Sa femme est plus grande de taille que lui.
Comme Hamdi, de nombreux hommes subissent des violences conjugales. On dénombre environ 24 000 cas de violence contre les hommes, dont 20 % de violences physiques au Maroc, révèle un rapport de l’Association marocaine des droits humains (AMDH). S’agissant des violences faites aux femmes, le constat est identique : 23 879 cas ont été enregistrés en 2021. « Ces chiffres restent à un niveau inquiétant malgré des efforts continus », a déclaré le président de l’AMDH, al-Hassan al-Daki.
Selon Dr Tawfik Narouz, psychiatre consultant et membre de l’American Psychiatric Association, il y a eu une augmentation notable des violences au cours des dernières années dans les sociétés arabes, dont certaines affectent les hommes, que ce soit verbalement, physiquement ou sexuellement, et les sociétés occidentales, y compris les États-Unis et la Grande-Bretagne, enregistrent des « taux historiques de violence contre les hommes ». Les violences conjugales peuvent provoquer chez les hommes de graves blessures psychologiques telles que des troubles de la personnalité, l’anxiété, la dépression et la dépendance, affirme-t-il.