par Fatiha Nakhli – leconomiste.com – 19/07/2016
- Mise en place de plans d’action régionaux pour protéger cette espèce d’oiseau chanteur
- Intensification des patrouilles dans les zones suspectes

C’est avec fermeté que le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD) s’attaque de nouveau à la lutte contre le commerce illicite du chardonneret, ce petit oiseau chanteur très prisé. Des plans d’action régionaux ont ainsi été élaborés pour mettre en œuvre la loi n°29-05. Cette loi, décrétée en juin 2015, est relative à la protection des espèces de faune et de flore sauvages, et au contrôle de leur commerce. Parallèlement, des actions de sensibilisation sont menées auprès des associations et des populations locales, afin d’appuyer la conservation de cette espèce d’oiseau.
Dans la région Souss-Massa, des opérations de ratissage ont été menées au niveau des points où se concentre ce type de chasse. Notamment dans la zone d’Ouled Teima, Tiznit et Ouled Berhil. Des associations œuvrant pour la sauvegarde de l’oiseau chanteur ont également apporté leur soutien à ces campagnes, en dénonçant des trafics. Plusieurs saisies ont ainsi été réalisées. La dernière en date a été effectuée début juillet, par la Direction provinciale des eaux et forêts, avec l’appui de l’équipe de la police judiciaire de la Gendarmerie royale d’Ouled Berhil. Une visite à domicile, effectuée au niveau du quartier Ouled Brahim au centre d’Ouled Berhil, dans la Province de Taroudant, a permis une grosse saisie. Près de 149 chardonnerets élégants ont été trouvés au niveau du local. Les instruments utilisés pour la capture ont été saisis. Les oiseaux en captivité, eux, ont été relâchés immédiatement près d’une ferme à Ouled Berhil. «Les dispositions du dahir n° 1-11-84 du 02/07/2011 portant loi sur la protection des espèces de flore et de faune sauvages et au contrôle de leur commerce seront strictement appliquées à l’encontre du délinquant», assure un responsable à la direction provinciale.
Avec ses différents partenaires, à savoir les autorités locales, la Gendarmerie royale et la Sûreté nationale, le HCEFLCD continue à procéder à des opérations musclées pour contrer la vente et le transport du chardonneret, entre autres, via les visites surprises aux domiciles suspects.
Les actes de chasse par «piégeage» sont généralement pratiqués par des jeunes des villages. Ces derniers vendent ensuite leurs trouvailles à des intermédiaires locaux qui en font la collecte. D’autres trafiquants interviennent pour transporter les chardonnerets en grande quantité vers des destinations externes à la région. Ils sont ensuite exportés vers d’autres pays, notamment l’Algérie. Le prix de vente aux intermédiaires varie entre 20 DH et 30 DH. A l’extérieur de la région, le tarif grimpe pour atteindre jusqu’à 150 DH. Des centaines d’unités sont mises en vente à chaque fois.