par Stéphanie JACOB – leconomiste.com – 28/08/2015
Ce n’est pas pour l’immensité de la palmeraie, peu étendue, mais pour une touche d’aventure que la visite peut se faire à dos de mulet. Au pied du mausolée, où les femmes se retrouvent chaque année pour partager le couscous, touristes, guides et âniers prennent la route. Des terrains fertiles, des palmiers dattiers en pleine forme, des jardins irrigués rythment le paysage. Une pause thé s’impose alors. Sous l’immense toit naturel formé par les glycines, où coule l’eau de source à l’origine de cette nature luxuriante, cette étape fraîcheur participe aux joies de la promenade. Tout près, cernée par la montagne, la réserve d’eau, qui assure une distribution équitable entre les terres cultivées, est un enchantement. Quand la chaleur se fait trop forte, les habitants s’y retrouvent pour de salvateurs bains et plongeons. Le fameux «calme et volupté» prend ici tout son sens. Il est alors temps de reprendre la route pour aboutir au pied de la kasbah, l’autre phénomène régional. Pourtant en ruine, elle n’a rien perdu de sa splendeur. Surplombant la palmeraie, son architecture en terre joue avec les couleurs et les reflets du soleil. Un spectacle à elle seule, qui offre un panorama unique sur toute la vallée.
«Un jour, nous avons vu arriver toute l’équipe et tout le matériel nécessaires au tournage d’un film américain. Alors que la transaction avait été négociée en amont avec la production, notre gouverneur de l’époque a fait volte-face, contraignant tout ce contingent à replier bagage pour Ouarzazate». Pour Hassan, ce rendez-vous raté a freiné les élans d’un 7ème art toujours à la recherche des plus beaux paysages de cinéma. Quelques films y ont malgré tout été tournés. C’est ainsi que dans les années 50, Fernandel est venu à Tiout pour l’un de ses rôles phares dans «Ali Baba et les 40 voleurs», et 10 ans après, Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura et Bernard Blier réunis sur l’affiche de «Cent mille dollars au soleil». Bien plus tard, en 2001, Benoît Poelvoorde et Gérard Lanvin y prennent leur quartier pour le tournage du film «Le Boulet». Ce sont là plusieurs générations de l’élite du cinéma français. On y vient encore aujourd’hui pour des téléfilms, des publicités et des shooting de mode. Mais là encore, sans communication efficace, ce fort potentiel de développement de la région reste inexploité.
• Les filières d’une économie solidaire
Ils sont 3.800 à habiter la ville de Tiout, partagée en 7 douars. On y vit d’élevage et d’agriculture. L’orge, le blé et les fèves en hiver, mais surtout les olives et les dattes sont en tête des richesses de la région.
Sur ces terres, transmises de père en fils, certains optent pour les troupeaux de chèvres, de dromadaires ou de vaches laitières, d’autres, pour un incontournable : l ’argane. Une manne pour l’unique coopérative de femmes, soutenue par son célèbre client, la maison L’Oréal. La marque écoule en effet une bonne partie de la production d’huile cosmétique dans le cadre de son programme d’achats solidaires.
Les années fastes seulement, on se rassemble pour le moussem, alors qu’un autre rendez-vous communautaire est quant à lui régulier, celui des juifs venus du monde entier en pèlerinage sur le tombeau du rabbin Shalom Ben Zaken. Un retour dans le passé pour cette ville, qui avait, comme tant d’autres au Maroc, son Mellah et son commerce d’argent et de bijoux, aujourd’hui disparus.
Quelques photos personnelles prises à Tiout
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
L’eau, la richesse principale de Tiout
Les champs étaient irrigués par ces séguias, le temps attribué à chacun des lots de terre était mesuré par une horloge à eau, la clepsydre.
Il subsiste encore un moulin à eau dans l’oasis, pour moudre la farine :
une ancienne roue à aubes pour faire tourner le moulin :
la végétation est luxuriante avec cette eau :
Une autre richesse de Tiout : les ânes utilisés pour le transport et pour les promenades des touristes :
Le paysage autour de l’oasis :
Pingback: 🇲🇦-Taroudant : Oasis de Tiout et ses activités agro-touristiques | ABAVBA - Les Belges d'Agadir et de la région – De Belgen van Agadir en de regio
Bonjour, est ce qu on peut dormir sur le site hôtel ou chez l habitant ?
Merci
Martine
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Merci M Terrier pour l’excellent photoreportage. Superbe petit coin qui mérite le détour quand on est de passage dans la région, même à Taroudannt, car Tioute est près de cette ville. Je suis allé voir Tioute deux fois; cela fait 2 ans pour la dernière. On a pu pas voir le resto ouvert … l’un des guides nous expliquait que ce resto n’est pas ouvert que pour des fêtes de mariage ou d’autres similaires.
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Superbe Photos Et Plus Encore Le paysage Très Attrayant…Prière De Préciser Cher Monsieur Terrier S’Il Y A Des Endroits Ou passer la Nuit…Chez les Habitants Dans De petites maisons Ou Chambres à Louer…Dans Ce Merveilleux Endroit…
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Merci Monsieur Terrier pour vos magnifiques documentaires, qu’elle satisfaction pour votre retour. Respects.
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